Sarah Morrision : histoire d'une héroïne

Nous vous proposons aujourd'hui de découvrir en exclusivité pour la France l'histoire d'un des personnages principaux de Tabula Rasa, Sarah Morrison. Cette héroïne incontournable du MMORPG de Richard Garriott, et de sa cinématique d'introduction, n'aura bientôt plus de secrets pour vous !

Connaissez-vous Sarah Morrison ? Non ? Etes-vous sûr ?

Même sans avoir joué à Tabula Rasa, vous êtes sans doute nombreux à avoir déjà rencontré Sarah... dans la cinématique d'introduction de Tabula Rasa. Nous vous proposons aujourd'hui grâce à NCsoft de découvrir en exclusivité pour les francophones l'histoire, forcément mouvementée, de ce personnage de premier plan.

Sarah commence...

La chaleur de la braise apaisait sa peau. Sarah Morrison surveillait les tisons pour qu'ils ne s'enflamment pas : une simple lueur pouvait révéler sa position. Elle avait cherché en vain un emplacement pendant près d'une heure et pour rien au monde elle n'aurait voulu en chercher un autre avant d'être prête. Manger des racines de calla rôties ou crues, quelle différence ? Dans les deux cas, elles restaient terriblement amères... Non, ce qu'elle cherchait auprès du feu, c'était un peu de chaleur ; les nuits foréennes pouvaient être très rigoureuses et les braises rougeoyantes procuraient juste assez de chaleur pour ne pas souffrir du froid.

La nuit où l'Engeance est passée à l'attaque était particulièrement froide, elle aussi. Le visage de Sarah buriné par les années de combat acharné prit une étrange expression. En se replongeant dans son passé, il lui semblait qu'elle examinait les souvenirs d'une autre personne. Lorsqu'elle avait fait le mur, cette nuit-là, elle avait regretté de ne pas avoir pris une veste en cuir, se rappela-t-elle. Elle avait alors 19 ans, et comme la plupart des filles de son âge, Sarah pensait plus à s'amuser qu'à respecter les impératifs horaires dictés par son père. Après tout, même si elle vivait encore sous son toit (en partie parce qu'elle avait raté ses examens de fin d'études) et même si le couvre-feu s'appliquait aussi à ses trois frères, cela ne donnait pas le droit à son père d'entraver sa liberté ! Ce qui ne l'empêchait pas d'essayer. "Rien à faire, il n'aime pas mes amis", se disait Sarah en enjambant la fenêtre, avant de se faufiler le long du mur, au fond du jardin. Elle avait fait d'incroyables progrès en matière de furtivité, ce qui l'emplissait d'une fierté certaine. 

Sarah et son père étaient en train de conclure leur dispute hebdomadaire concernant ses "mauvaises fréquentations". Le film du soir était une tradition familiale, bien avant que sa mère ne meure... une tradition qu'il s'acharnait à maintenir, semaine après semaine. Ce n'était pas désagréable ; elle adorait passer du temps avec ses petits frères... Mais elle était jeune et la nuit, pleine d'aventures, l'attirait irrésistiblement. Et puis, ses amis se seraient copieusement moqués d'elle si elle était restée chez elle bien sagement, alors qu'elle pouvait être avec eux, à faire les quatre cents coups. Elle se précipita dans sa chambre, comme elle faisait chaque semaine. Dès qu'elle entendit le générique de début du film, dans l'autre pièce, elle s'éclipsa. Libre de faire ce qui lui plaisait. Une fois dehors, Sarah ralentit l'allure et sourit en arrivant au coin de la rue : c'était le rendez-vous convenu avec son amie Alicia. En ce moment, il y avait un groupe génial qui jouait en ville, dans un club où elles avaient leurs entrées ; elles n'avaient qu'à faire du charme au portier. Elle leva les yeux vers le ciel étoilé et crut voir une étoile filante. A l'époque, elle avait pris cela comme un bon présage. De toute évidence, ce ne fut pas le cas.

Le bourdonnement imperceptible d'une barge de l'Engeance tira Sarah de sa rêverie. Elle ferma les yeux et écouta simplement. D'après le bruit, la barge était encore loin, ce qui était une bonne nouvelle ; cela lui laissait un peu de répit. Elle était pourtant habituée aux nuits blanches et aux longues marches. Grâce à son entraînement à l'AFS, elle était capable d'infiltrer n'importe quelle position sans se faire repérer. C'était même son domaine de prédilection. Mais rester dans l'ombre lorsqu'on arrive avec un transport et le reste de son escouade est nettement plus difficile. C'est pourquoi elle voyageait seule lors de la plupart des missions, profitant de la moindre couverture. Et au fond d'elle-même, elle préférait cette solitude. Elle appréciait ses coéquipiers, qui le lui rendaient bien, d'ailleurs, mais jusqu'à présent, jamais personne n'avait pu la connaître véritablement. Pas depuis cette nuit tragique. Sarah ne s'encombrait pas lors de ses missions, prenant avec elle le strict minimum et trouvant le reste sur le chemin. Comme les repas. Elle grimaça en terminant les racines de calla et fit passer le tout avec la fin de sa ration d'eau. Elle aurait bientôt besoin d'en trouver à nouveau. Parfois, elle s'étonnait d'avoir gagné tant d'endurance depuis que tout avait commencé. Et dire qu'avant, elle avait peur des araignées ! Ce genre de tracas quotidiens devient ridicule lorsque l'on est contraint d'en manger, juste pour survivre. La guerre avait tout changé. La jeune femme qu'elle était à présent n'avait rien de commun avec la jeune fille qu'elle avait laissée sur une Terre dévastée par l'invasion. 

Elle avait grandi dans une banlieue de classe moyenne ; son père était ingénieur et sa mère restait à la maison, pour élever les enfants... enfin, avant de mourir. Rebecca Morrison était l'incarnation parfaite de la femme au foyer, mais une tumeur au cerveau l'arracha à sa famille lorsque Sarah avait douze ans. Elle essaya de remplacer sa mère un moment, prenant soin de ses petits frères et de la maison. Mais elle restait un garçon manqué, préférant grimper aux arbres et traîner avec ses frères. Porter un tablier n'était pas fait pour elle. Durant le lycée, elle passait de plus en plus de temps dehors. Pour elle, sa maison n'était rien de plus qu'un point de chute lorsque la fête était finie. Et même si elle était toujours proche de ses frères, les disputes à propos de ses notes en baisse, de ses fréquentations et de son comportement à la limite de la légalité n'arrangeaient pas les choses entre son père et elle.

Elle n'eut jamais l'occasion de se réconcilier avec lui. Durant la première vague d'attaques, la nuit de l'Invasion, elle se cachait dans le sous-sol d'un parking avec de parfaits inconnus, au moment même où sa maison était en proie aux flammes. Son père et ses frères restèrent piégés à l'intérieur. Le temps qu'elle regagne son domicile, il ne restait que des cendres et des corps carbonisés.

Sarah prit une grande inspiration et chassa de son esprit les souvenirs de cette nuit. Au cours des semaines suivantes, beaucoup de gens furent tués par les patrouilles thrax qui fouillaient la zone à la recherche de survivants. Alicia faisait partie des victimes. Comme tous ceux que Sarah connaissait. Pour elle, il ne faisait aucun doute que cette vie-là et les gens qui en faisaient partie avaient disparu à jamais. A présent, à peine deux ans après ces événements, Sarah Morrison était sergent dans l'AFS, en route pour infiltrer un avant-poste de l'Engeance. Sa mission consistait à repousser ces pourritures. Chaque centimètre de terrain qu'elle parcourait la rapprochait de chez elle. Chaque base de l'Engeance qu'elle contribuait à détruire, chaque soldat ennemi qu'elle éliminait, la rapprochait de la liberté. Elle jeta de la terre sur les braises pour dissiper la chaleur et inspecta son fusil avant de le mettre en bandoulière avec son épée. "Pas de repos pour les méchants", se dit-elle avec un sourire narquois. En effet, aucun d'entre eux n'aurait de repos pendant longtemps...

Pour finir, voici quelques captures d'écran montrant Sarah en pleine action...

Ainsi qu'un dernier rendu 3D !

Source : http://tr.jeuxonline.info

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